Mis à jour le 12 novembre 2025
Derrière chaque exposition, chaque spectacle ou chaque emprunt de matériel, il y a trois personnes : Antoine Clémot (régie générale), Rémi Linares (accueil et audiovisuel) et Alice Camuzeaux (accompagnement technique et artistique).
À la Maison des Arts, ils ne sont pas seulement des soutiens techniques : ils accompagnent les étudiant·es dans leurs projets avec une présence humaine et chaleureuse, parfois dès la première idée, jusqu’à la réalisation finale.
Antoine connaît le spectacle vivant sous tous ses angles : lumière, son, plateau. Ce métier, il l’a découvert un peu par curiosité pendant sa licence d’anglais LCE, période durant laquelle il commence à s’intéresser au théâtre. Il a eu l’opportunité de proposer une scénographie, un plan de feu (lumière) et une bande son pour le spectacle The glass menagerie de Tennessee Williams. Une expérience déterminante :
"J’y ai pris beaucoup de plaisir malgré toutes les responsabilités qui m'incombaient, je n’avais aucune expérience !"
Musicien dans un groupe de métal/grunge depuis la fin du collège, il se familiarise avec la scène. De stages en régie au Théâtre Universitaire de Nantes où il accompagne des associations étudiantes dans la mise en place de leurs expositions et festivals, il finit par obtenir un CAP électronique. Il devient régisseur lumière et plateau pour des compagnies puis régisseur lumière au sein de l'Auditorium et la Nef du Musée d'Orsay. Après un passage à Bruxelles et à Avignon, il travaille dix ans au Conservatoire de Bordeaux. Une expérience riche de ses partenaires culturels (une cinquantaine) et en lien avec les différentes scènes de la métropole.
Aujourd’hui, à la Maison des Arts, il participe avec Alice et Rémi à l’accueil des étudiant·es pour l’accès aux salles et au magasin (petit outillage), mais le cœur de son activité réside au sein de la salle de spectacle :
« J'ai comme rôle plus spécifique la régie générale de la salle de spectacle qui est un très bel écrin ! Je m'occupe de l'entretien et de la mise en place de tout le matériel scénique, lumière, son et plateau. »
Ce qu’il cherche ici : faciliter l’élan créatif, rendre possibles des idées parfois fragiles au départ, toujours ambitieuses à l’arrivée.
« De par mes divers expériences, j'ai développé une écoute qui me permet d'adopter une approche pédagogique aussi bien que professionnelle du spectacle vivant. De ce fait, je suis à même de répondre aux besoins artistiques des étudiants et des compagnies en les traduisant en réponses techniques. [...] La technique a sa place à part entière dans l’écriture du spectacle. Elle rend la magie sensible et palpable. »
Rémi Linares : Accueil et opérateur audiovisuelComme Antoine et Alice, Rémi fait partie de celles et ceux qui rythment le quotidien de la Maison des Arts : demandes de matériel, réservations, questions techniques… il est au contact constant des étudiant·es.
« Mon rôle, c’est surtout d’accompagner les étudiants : les orienter, les informer, les aider à trouver la bonne personne ou la bonne info selon leur besoin. »
Il gère le parc audiovisuel, conseille sur les projets vidéo et photo, et dépanne en cas de difficulté technique.
Avant d’arriver ici, il a été réalisateur en agence de communication, intermittent sur des projets de fiction, documentaires et clips, technicien audiovisuel en tournage.
« Travailler ici, c’était l’occasion de mettre toutes mes expériences au service d’un lieu tourné vers la création, la transmission et l’expérimentation. »
Ce qui l’anime, c’est l’échange :
« Ma sensibilité artistique influence clairement ma façon de bosser ici. Elle me pousse à être attentif aux détails, à l’intention derrière chaque projet, et surtout à rester à l’écoute. J’essaie de comprendre l’univers de chaque étudiant ou artiste pour mieux les accompagner, sans imposer une vision. »
Et sa philosophie est claire :
« Je veux vraiment créer un cadre bienveillant, où les gens se sentent libres d’expérimenter, de chercher, de se tromper aussi. Et pour moi, c’est là que la technique prend tout son sens : quand elle est au service d’une recherche artistique sincère. »
Alice a quant à elle, a connu la Maison des Arts comme étudiante avant d’y revenir pour transmettre à son tour en 2023 avec le même enthousiasme qu’à l’époque, mais avec un regard de professionnelle.
Aujourd’hui, elle accompagne les projets artistiques, assure l’accueil technique des usagers, et enseigne la sérigraphie aux étudiant·es de L2 Arts Plastiques.
Dans son poste, rien n’est routinier : une matinée peut commencer par la préparation d’un workshop de sérigraphie avec les étudiant·es du Master Illustration et finir par la mise en place d’un dispositif scénographique pour un spectacle.
« Mon travail est très prenant et riche de renouvellement. Chaque jour est différent. »
Artiste au sein d’un collectif d’art visuel à la Fabrique Pola, elle crée des passerelles concrètes entre l’université et la vie culturelle : collaborations, visites d’ateliers, workshops hors les murs.
Ce qui l’intéresse, ce n’est pas seulement la technique, mais la médiation, ce moment où elle aide quelqu’un à clarifier et faire naître une idée.
« J’essaie d’ouvrir le champ des possibles en créant des ponts avec des structures artistiques extérieures. »
Elle accompagne notamment les étudiants du Master Expérimentation et Arts de la scène, très demandeurs sur les aspects scénographiques. Elle les suit tout au long de leur processus, du premier plan à la dernière répétition.
« Pour les Master Expérimentation et Art de la scène, nous sommes très sollicités sur leur scénographie, et c’est beau de voir leur spectacle prendre vie à la fin de l’année. »
Et lorsque les projets aboutissent, les remerciements arrivent, souvent spontanés, parfois émus.
« Le plus chouette, c’est quand des étudiants ou des enseignants nous remercient après l’aboutissement d’un projet. »
Une anecdote résume son lien au lieu : l’année dernière, elle accompagne des étudiant·es qui créent une association transdisciplinaire nommée Plak’Art.
« C’est exactement le même nom que l’association que j’avais créée dix ans auparavant ! Ça m’a fait rire. »
Ce qui relie Antoine, Rémi et Alice n’est pas seulement la technique qu’ils maîtrisent.
C’est leur rapport au partage, à la transmission, et aux étudiant·es.
Pour Antoine, tout commence par le lien :
« Le contact avec les étudiants, c’est ce qui donne du sens à mon travail. Ça me permet de mieux comprendre leurs attentes, de créer une vraie relation de confiance et d’être plus réactif dans l’accompagnement. Et puis humainement, ça rend le quotidien plus vivant, plus stimulant. »
Rémi évoque la dimension artistique et humaine :
« C’est un cadre qui me parle, à la fois humainement et artistiquement. Le contact avec les étudiants, c’est ce qui donne du sens à mon travail. Ils ont une énergie, une créativité qui nourrissent aussi mon propre regard. »
Alice regarde les trajectoires, la croissance, les évolutions :
« Le contact avec le public étudiant est primordial dans mon travail. Cela m’émeut parfois car j’en vois certains que j’avais en L1 être désormais en L3, et voir l’évolution de leur pratique artistique d’année en année… Voir les étudiants grandir dans leur pratique artistique, c’est ce que je préfère. »
Tous trois partagent la même conviction : un projet artistique ne se résume pas à une compétence technique. Il naît d’une rencontre, d’un échange, d’un accompagnement.
© Photo de la Maison des Arts par Gauthier Dufau
