Rencontre avec Mélanie Moreau-Lebert et Léa Lemaire, membres de la Mission Égalité

Depuis le début des années 2010, l’Université Bordeaux Montaigne œuvre activement pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes. En janvier 2013, cette ambition s’est concrétisée par la création d’une Mission Égalité, dédiée à sensibiliser, former et accompagner la communauté universitaire. Rencontre avec Mélanie Moreau-Lebert et Léa Lemaire.

Mélanie Moreau-Lebert, Chargée de mission égalité, lutte contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles

Quel est votre parcours ?
Après avoir suivi des études de LLCE (Langues, littératures et civilisations étrangères et régionales) espagnol dans notre université, y avoir préparé l’agrégation puis un doctorat en civilisation hispano-américaine, j’ai été recrutée comme Maîtresse de conférences en 2008. Ma thèse de doctorat, soutenue en 2007, portait sur « la condition des femmes à Cuba de la fin de la colonie à la veille de la Révolution (1902-1958) ». Mes recherches concernent l’histoire des femmes, les féminismes, l’esclavage, les inégalités à Cuba et dans la Caraïbe du XIXᵉ au XXIᵉ siècle, mais également dans un contexte plus global. J’ai notamment travaillé sur les formes de sociabilité, sur le témoignage, et en particulier sur la prostitution. Je m’intéresse actuellement aux questions de genre dans le contexte cubain récent. Spécialiste de Cuba, je coordonne les accords de coopération scientifiques et universitaires entre l’Université Bordeaux Montaigne et La Universidad de Oriente de Santiago de Cuba. Je suis responsable de la composante CHISPA, au sein de l’équipe d’accueil AMERIBER, dont le séminaire s’intitule « femmes exceptionnelles ». J’ai également été responsable de l’axe prioritaire « genre, corps et normes » de l’Université Bordeaux Montaigne de 2014 à 2016, pendant lesquels nous avons travaillé de façon mensuelle et  interdisciplinaire sur le « corps face à l’extrême » puis sur le « corps et ses économies» via des soirées de conférences hors les murs. Je suis désormais chargée de mission égalité, lutte contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles.

Quel est votre rôle dans la Mission égalité ?
En tant que chargée de mission égalité, je donne le cap en impulsant des projets. Mon rôle est d’élaborer une stratégie et un plan d’actions pour répondre le plus efficacement possible aux attentes de notre communauté sur des sujets tels que les violences sexistes et sexuelles, les discriminations, ou l’égalité femme/homme dans les carrières. Je suis l’interface entre notre université, que je représente, et nos différents partenaires et interlocuteurs extérieurs. J’ai la chance de pouvoir compter sur une équipe à la DIVEC (Direction de la vie étudiante et de campus) très efficace et très volontaire dans la lutte que nous menons pour faire de notre campus un lieu sain, agréable, dans la mesure du possible exempt de violences, qu’elles soient réelles ou symboliques.

Quels sont les projets en cours ?
Après la série d'actions menées depuis la rentrée, nous continuons notre engagement avec de nouveaux objectifs pour ce semestre.  Tout d'abord, nous travaillons sur un plan de formation à destination des étudiantes et étudiants, des personnels en collaboration avec nos partenaires, le Barreau de Bordeaux, le comité départemental d'aide aux victimes et l'hôpital Charles Perrens. Il s'agira de proposer aux membres de l'équipe présidentielle, de la section disciplinaire, des directeur·ice.s de composantes, des formations spécifiques et adaptées sur les violences sexistes et sexuelles. D'autre part, nous souhaitons que l'ensemble des étudiantes et étudiants de L1 soient sensibilisés à ces questions dès les journées de pré-rentrée de septembre.

À court terme, nous allons recruter des étudiante·s relais égalité, dans les différents départements, afin qu'ils promeuvent les actions de sensibilisation de la mission égalité, et qu'ils puissent orienter les étudiantes ou étudiants victimes ou témoins de violences ou de discriminations vers la Cellule de signalement.

Une vaste campagne de communication sur la Cellule de signalements est en préparation également, puisqu'il est fondamental que l'ensemble de la communauté connaisse l'existence de nos dispositifs d'écoute, d'accompagnement et d'orientation.

Après le succès de la semaine du 25 novembre, nous organiserons des activités autour de la journée internationale des droits des femmes, qui aura lieu le 8 mars, avec des conférences, spectacles et projections.

Afin d'optimiser notre action et faire un état des lieux de la situation dans notre établissement, nous allons lancer dès février ou mars une grande enquête sur les violences et les discriminations de toutes sortes auprès de l'ensemble de notre communauté. Les données recueillies seront bien entendu anonymes et serviront à établir un rapport qui nous aidera à ajuster notre stratégie. Nous la proposerons à nouveau d'ici deux ou trois ans pour mesurer l'efficacité des mesures prises par la gouvernance.

Les mois qui viennent seront également dédiés à la rédaction du plan égalité pluriannuel exigé par le Ministère, en collaboration avec les différents services concernés. 

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Léa Lemaire, Chargée de projets de la mission égalité, lutte contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles

Quel est votre parcours ?
Je me suis d’abord engagée dans des études littéraires, en faisant une licence de Lettres Modernes à l’Université Jean Jaurès de Toulouse. À la suite de cette licence j’ai souhaité voyager, et je suis partie en Nouvelle-Zélande, puis en Asie du Sud-Est. Voyager seule durant deux ans a été une expérience très riche qui m’a beaucoup apportée.

À mon retour j’ai intégré Sciences Po Toulouse pour une année de préparation aux concours de la fonction publique. Cette formation en alternance m’a permis d’être en poste au Conseil départemental de la Haute-Garonne, où j’ai participé à la création du nouvel Observatoire départemental des violences faites aux femmes. Ça a été une année décisive, qui m’a donné envie de me former et me spécialiser sur ces questions. J’ai alors intégré un master de sociologie spécialisé en études de genre (master GEPS), que j’ai obtenu en juin 2024. Depuis la rentrée de septembre 2024, j’occupe le poste de chargée de projets de la mission égalité, lutte contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles à l’université.

Quels sont les principaux objectifs de votre mission ?
Ma principale mission concerne la Cellule de signalements de l’université : je suis en charge de la gestion administrative, d’assurer la coordination et le suivi du dispositif de signalement et des traitements enclenchés, ainsi que d’établir les bilans statistiques. Les signalements sont traités en équipe avec les autres membres de la Cellule, qui est composée d’une équipe d’écoutantes, d’un pôle juridique et d’un pôle sécurité. En savoir plus sur la Cellule.

Une autre partie de ma mission concerne la mobilisation de la communauté universitaire autour des questions d’égalité et de discriminations. Je travaille avec la chargée de mission égalité, Mélanie Moreau, pour mettre en place des actions de sensibilisations, des formations, ou des évènements. Par exemple dans le cadre du 25 novembre nous avons proposé plusieurs conférences autour de la question des violences (le traitement juridique des VSS, le psychotrauma…), une exposition à la bibliothèque sur les violences sexuelles et le traitement réservé aux victimes, ainsi que l’installation des violentomètres géants dans l’université. D’autres projets sont également lancés, comme la création d’un Point Justice pour permettre un meilleur accès au droit aux étudiant·e·s.

 Dans quels cas, les étudiant·e·s et personnels peuvent-ils vous solliciter ?
Toute personne de l’université, personnel ou étudiant·e·s, peut me contacter dans le cas de situations qu’ils et elles souhaiteraient signaler. La Cellule est systématiquement mobilisée et nous traitons les signalements reçus en équipe.

À partir de la rentrée de janvier 2025, j’assure également une permanence les mercredis matin de 8h30 à 12h30 en J007. C’est une permanence d’accueil et d’information sans rendez-vous, afin d’orienter les personnes qui souhaitent déposer un signalement ou qui se posent des questions sur la démarche.

Le dernier bilan de la Cellule pour l’année 2023-2024 montre une augmentation du nombre de signalements par rapport à l’année précédente. Il est important de continuer à diffuser l’information, afin que les étudiant·e·s et les personnels sachent qu’il est possible de recourir à la Cellule lorsque l’on fait face à des situations qui ne sont pas acceptables au sein de l’université. Par ailleurs, nous sommes tous et toutes acteurs et actrices du changement, les étudiant·e·s peuvent également me contacter pour un projet en lien avec les thématiques liées aux questions de genre et d’égalité.

Contacter Léa Lemaire

Une infirmière fait également partie de la Mission Égalité. Pour la contacter.

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L’Université Bordeaux Montaigne poursuit son engagement en faveur de l'égalité

L’Université Bordeaux Montaigne fait de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et contre toute forme de discriminations une priorité. en savoir plus +